L' HISTOIRE de Rochefort
L’histoire extraordinaire de Rochefort commence au XVIIe lorsque Louis XIV souhaite établir une puissance maritime pour son royaume. Le jeune souverain en 1666 a 28 ans et souhaite avoir un arsenal afin de pouvoir régner sur la carte maritime en Europe et il a aussi envie d’envoyer une flotte à la conquête de nouveaux territoires outre-mer.
La Marine militaire cherche également à s’établir sur la côte atlantique.
Des envoyés du Roi vont venir tour à tour à Rochefort ; Clerville et Charles Colbert de Terron cherchent un site pour bâtir un arsenal pour que les vaisseaux puissent trouver refuge. Entre le Havre et Toulon, ils sont à la recherche du lieu idéal entre la Loire et la Gironde.
La Rochelle n’est pas retenue pour son passé marqué par la période huguenot, Brouage est éliminée puisqu’elle est ensablée, la Seudre possède de très profonds fonds, tandis que la Charente retient toute l’attention des techniciens. Son embouchure est très bien protégée par les îles de Ré, d’Aix et d’Oléron, la rade est grande et idéale pour accueillir une flotte importante.

Les terres de Tonnay-Charente et de Soubise ne sont pas cédées au roi. Tandis qu’à Rochefort, le Seigneur de Cheusses a le défaut d’être protestant, il cèdera ses terres marécageuses et les travaux pourront commencer !
Imaginez le territoire de Rochefort à cette époque. Après l’île d’Aix, le navigateur rentre dans l’embouchure de la Charente en laissant l’île Madame sur sa droite.
Après avoir franchi le premier méandre du Vergeroux, puis le deuxième de Martrou, le navigateur atteint Rochefort, ses rives de roseaux. Une immense forêt encercle la ville, le bois sera utilisé pour la construction des navires. L’arsenal peut être construit, il est à 25 kms de la mer ce qui rend complexe la descente et la remontée des vaisseaux. La Marine prend place sur les marais de Rochefort. La Corderie sera le premier bâtiment en chantier sous la main de maître de François Blondel.
Longue de 372 mètres, l’architecte choisit de la construire sur un radier de madriers de chêne. Des centaines d’ouvriers, de maçons seront présents pour acheminer les pierres des carrières de Crazannes.
En même temps, les autres édifices de l’arsenal sont aussi en construction : la tonnellerie, le magasin général, le hangar et forge de la mâture, la poudrière, la fonderie, la forme, les casernes, les magasins aux vivres.
À quelques lieux de Rochefort à côté de Saint-Nazaire, on construit les fosses aux mâts et une fontaine pour alimenter en eau douce les navires au départ vers les expéditions.
Le Roi trouve que la construction prend trop de temps et demande en même temps la construction des vaisseaux. En 1671, Rochefort est un arsenal avec une activité bouillonnante ! Il n’est pas rare de croiser, des maçons des charpentiers de navire.
La double forme de radoub est commencée sous la régence en 1683, elle sera achevée 45 ans plus tard. Nous sommes qu’au début de l’histoire extraordinaire de Rochefort !
En cinq ans, l’arsenal sera construit et fera pour le roi Louis un formidable outil, un territoire militaire pour une puissance maritime française.
La ville prend forme, avec la construction de quais, de l’hôpital, des estacades. La ville est construite en îlots réguliers par des rues se coupant à angle droit. Les maisons en pierre sont construites. La ville comme elle est aujourd’hui sera finalisée au XVIIIe. Plus tard en 1783, l’installation de la première machine à vapeur sera mise en place, de nouvelles fosses aux mâts prendront place ainsi que des cales de construction.
« L’arsenal des roseaux » de Rochefort peut voir le jour avec sa pièce maîtresse spectaculaire de la Corderie Royale, un vaisseau de pierre qui permet de fabriquer les cordages de chanvre pour les vaisseaux de la flotte. Imaginez-vous autour de 1820 sur l’autre rive de la Charente et que vous regardiez cet arsenal de la ville de Rochefort.
Les galériens qui sont devenus des forçats, ont été répartis dans les différents bagnes de Brest et de Toulon puis envoyés à Rochefort, où le bagne a été créé en 1766. 528 hommes arrivent de Bordeaux mais aussi du bagne de Brest et prennent place dans les bâtiments prévus à cet effet qui peuvent contenir jusqu’à 2000 forçats.
Les hommes en bonne santé travaillent dans l’arsenal, la cloche sonne le début et la fin de leurs travaux pénibles. Ils sont là à l’exécution pour sortir les troncs en chêne qui sont émergés dans la fosse aux mâts. Les bagnards halent à la cordelle les vaisseaux.
Nous imaginons très bien le pavillon central de la Corderie qui apparaît, à quelques enjambées, la fontaine et les moulins qui dominent l’arsenal et Rochefort. Plusieurs types, les moulins à draguer qui servaient entre autres à enlever la vase de l’entrée de la forme de radoub mais aussi à mélanger les peintures, il y aussi les moulins de grumes, à six ailes qui permettaient de scier des planches de bois. Au milieu de cette vie de travail bouillonnante se trouvent des machines à mater qui sont utilisées par les ouvriers de l’arsenal.
Indispensable aussi au cœur de cet arsenal, les outils utiles pour la construction des vaisseaux, les outils des charpentiers qui me font penser à mes nombreux ustensiles en pâtisserie. Chacun a sa particularité et sa spécificité : L’équerre, la hache, la scie, l’herminette, la bisaigue, les clous, les vrilles, les tarières à cuiller, les maillets, les ciseaux… Et les sublimes instruments de navigation, compas de mer, sablier pour marquer les heures, le chronomètre, porte-voix et bien d’autres…
Quelle ébullition pour construire la marine à voile de la France, de nombreux vaisseaux, des frégates, des galères seront construits : Le Dauphin Royal, le Comte d’Artois, la Vestale, la Rapière, le Fier, la frégate Lafayette, …Quel spectacle bouillonnant de vies, après toutes ces années de travail, d’investissement, de persévérance !
Un peu comme mon parcours de mes études, à m’investir, à persévérer pour étudier ma passion de la pâtisserie ! Rochefort est un véritable trésor à ciel ouvert, très inspirant pour travailler sur cette collection de pâtisseries !
Imaginez ce jour de l’ouverture le 5 février 1722, où l’école de chirurgie est inaugurée de façon solennelle, la première école au monde de médecine navale, de médecine orientée à la mer et au-delà des mers.
Les jeunes hommes passaient par Rochefort avant d’embarquer pour savoir traiter des épidémies et les batailles navales. Ils apprenaient l’anatomie et à faire preuve d’initiative pour leur futur travail quotidien pour traiter les traumatismes à bord des navires.
En 1741, sera créé le jardin botanique qui formera des médecins explorateurs ! En 1818, une bibliothèque s’installe dans l’école de médecine, les bibliothécaires compileront toutes les recherches des grands voyageurs d’explorations maritimes, sur la flore, sur l’histoire des plantes, des colonies françaises, espagnoles, portugaises et anglaises… Des collections, en zoologie, en botanique qui en font toujours aujourd’hui un fond documentaire incroyable en plus de la collection des instruments chirurgicaux des époques différentes.
Tous ces ateliers de l’arsenal qui étaient devant le fleuve ont accueilli la construction de navires dans des temps records, de grands explorateurs, des médecins, des scientifiques, des botanistes, des hommes de lettres qui ont parcouru les mers avant de revenir avec leurs découvertes, fait de Rochefort un cabinet de curiosités extraordinaires. Les rues de Rochefort évoquent également tous ces voyages extraordinaires, des personnages du simple mousse au marquis de Lafayette, rue des mousses, place de la Galissonnière, rue Lesson, Rue Audry de Puyravault, rue Cochon Duvivier, rue Audebert, rue Bazeilles…
Du Roi Louis XIV, François Blondel, Louis Nicolas de Clerville, Colbert de Terron, La Touche Tréville, Charles Plumier, Michel Begon, le père Jouvenon qui créa le premier hôpital de la Marine, Cochon-Duvuvier, Michel Barrin de la Galissonnière, Hèbre de Saint-Clément et bien d’autres, puis Pierre Loti, et beaucoup plus tard les grands acteurs et actrices du tournage du film les Demoiselles de Rochefort, où la ville prend des allures d’une joyeuse fête, avec une place Colbert aux couleurs acidulées et à la musique évocatrice d’une grande kermesse joyeuse !
Rochefort sur mer est une mine d’inspiration pour créer, pour travailler sur une collection de pâtisserie haute couture, de desserts signés élégance et patrimoine, des desserts qui sont inspirés par le parcours de ces grands navigateurs en partance vers des horizons de découvertes. Rochefort était au centre de l’histoire comme je le suis avec ce lancement de cette collection de desserts signés patrimoine « La Pâtisserie Les Demoiselles ».